« Le thème de la « Santé et qualité de vie au travail » est pratiquement toujours évoqué au sein d’une organisation extérieure (entreprise, association …). Je vous propose maintenant d’imaginer que votre corps est votre entreprise, composé de milliards de salariés, vos cellules. Vous êtes conjointement l’actionnaire principal, le dirigeant, les managers et les salariés. Quel regard portez-vous sur votre entreprise, votre corps, votre monde intérieur ? Prenez-vous le temps de ressentir ce qui se passe dans votre votre corps ? Attendez-vous une crise (insomnies, angoisses, maladies …), pour comprendre les tensions qui pressurisent, perturbent l’organisation ; pour apprendre des émotions qui s’accumulent et être à l’écoute de ce qui se passe en vous ? Attendez-vous d’être dans l’urgence, au pied du mur, pour rétablir une communication plus respectueuse entre les différentes parties de vous-même (corps, émotions, mental) ? Si « la tête » oublie de se relier et de créer en collaboration avec les émotions et le corps, elle risque de passer à côté de la vie. L’intelligence cérébrale « de tête » est loin d’être supérieur aux intelligences physique et émotionnelle. Une reconnaissance mutuelle est indispensable dans le développement de notre humanité, créativité, intelligence … , d’une conscience supérieure au service du vivant.
Nous sommes collectivement et individuellement responsables. Nous sommes l’exemple vivant et matérialisé de cette intention de « santé et qualité de vie sur terre » en prenant soin de notre dimension intérieure. Allons-nous devenir des cordonniers bien chaussés ? »
Ce texte a été modifié de l’original que j’avais écrit dans une publication des retours d’expériences de l’ensemble des participants du groupe SQVT Afnor Bordeaux (Santé et Qualité de vie au travail) en 2014. Depuis j’utilise régulièrement cette métaphore (en prenant l’exemple d’un pays ou de la terre) en rendez-vous dans mon cabinet. Nous sommes tous président d’un pays composé de milliards d’habitants, nos cellules. J’interroge sur le type de président que nous sommes ? Sommes-nous à l’écoute de notre peuple, nourrit d’un discernement éclairé qui nous guide dans la politique de notre vie ? Cette politique est-elle vraiment au service du peuple, de la nature, des animaux, du vivant … de toutes ces parties de nous que le monde extérieur reflète? Cette politique est-elle au service de notre égo, de la peur, du besoin de rejeter ce qui dérange en nous-même et du besoin de contrôler pour nous rassurer de ces peurs ? Qui est aux commandes ? Vu l’état de notre planète, nous pouvons tous nous interroger sur notre lien à notre animalité, notre enracinement… notre corps. Le besoin de consommer à outrance, la pollution, l’envahissement des déchets, les manipulations, tout cela parle de notre histoire intérieure. L’idée n’est pas de devenir victime d’une culpabilité qui risquerait d’augmenter le niveau de fermeture mais plutôt de voir qu’individuellement, intérieurement nous pouvons contribuer à un changement. Comme nous l’a transmis Gandhi : « Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde ».
Nous sommes des êtres humains, ainsi nous ne pouvons exclure notre égo et ces parties de nous même encore dans l’ombre, que nous refoulons, rejetons par peur. Par contre nous pouvons cultiver, nourrir au quotidien notre intention de nous relier au vivant en nous-même, de nous ouvrir. Nous pouvons apprendre à accueillir ces parts d’ombre qui nous font si peur, qui nous poussent à tout contrôler et a être pris dans une course déconnectée du vivant. Si nous cultivons ce lien à nos intelligences (physique, émotionnelle et mentale) dans une conscience supérieure alors nous aurons toujours les ressources pour accueillir les parts d’ombres qui se présenteront sur notre chemin et en découvrir leur enseignement. C’est parce que nous ne prenons pas ce temps, qu’a un moment les déchets s’accumulent et qu’une vague de plastique déferle et créé la crise. En lisant cela, ressentez ce qui se passe en vous et posez l’intention (si vous le désirez) de devenir un bon président pour votre pays, votre corps. Vous pouvez reconnaitre les erreurs commises et vous pouvez aussi vous dire humblement qu’il y a en vous l’envie (en vie) de devenir un bon président pour votre corps. (cela signifiant l’intention de nourrir le lien à votre conscience supérieur). L’écologie ça marche à l’extérieur mais aussi à l’intérieur.
Prendre soin de soi est une première étape qui nous donne ensuite envie d’élargir notre champ de conscience et d’être plus disponible pour créer un monde nouveau guidé par la vie et moins par la peur.
Sandra Quenisset